Bulletin 1er semestre 2006

 

MOT DE LA PRESIDENTE

Chèr(e)s Collègues Vous lirez certainement ce bulletin pendant vos vacances, au repos. J’en profite pour vous rappeler que l’an prochain verra des changements importants dans la vie de notre organisation, changements qui doivent être préparés dès maintenant. Dès leur parution au journal officiel, les nouveaux statuts de l’ABF, votés en octobre 2005, lors de l’assemblée générale extraordinaire à  Paris, seront mis en application. Il faudra alors procéder à  de nouvelles élections, d’abord au niveau régional, puis à  l’échelon national. Désormais, ce seront les groupes régionaux qui prendront en main la vie de l’association puisque seuls leurs présidents constitueront le Conseil National et le Bureau National. Avec voix élective et délibérative. Au début de l’année 2007, devront se tenir les assemblées générales en région et tous les mandats du conseil d’administration et du bureau devront être renouvelés. Les membres actuels seront tous démissionnaires mais pourront cependant se représenter. Pouvoir ne signifie pas vouloir et, en Normandie, plusieurs d’entre nous ne souhaitent pas représenter leur candidature. Il est essentiel pour la vitalité d’une association que les responsabilités soient exercées par des personnes différentes qui lui apportent une autre vision de son fonctionnement et l’enrichissent de leurs idées neuves Voilà  pourquoi, dès maintenant, nous faisons appel à  votre engagement, indispensable pour que la vie du groupe continue. Au soleil et sous la chaleur, vous avez tout l’été pour vous y préparer ! A tous et à  toutes je vous souhaite de très bonnes vacances, avant de vous retrouver à  la rentrée pour deux jours de formation « Musique et Internet » à  Granville les 25 et 26 septembre ou lors d’une balade littéraire à  Rouen, dans les pas de Corneille, le 2 octobre. Bel été à  tous

Bernadette Troalen

ASSEMBLEE GENERALE MARS 2006, BIBLIOTHEQUE DE L’IAE

Université de Caen : la nouvelle bibliothèque universitaire des Sciences

La nouvelle bibliothèque des sciences de l’Université de Caen Basse-Normandie a ouvert ses portes au public début novembre 2003. Attendu depuis plusieurs années par les milliers d’étudiants et d’enseignants-chercheurs, le bâtiment présente un grand nombre d’innovations techniques et d’équipement. Il est situé sur le campus caennais Côte de Nacre, à  proximité de l’UFR de sciences, et sa capacité d’accueil avoisine les mille places assises.

Ouvert depuis 1970, le campus 2 Côte de Nacre a rassemblé progressivement l’UFR des Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (STAPS), l’IUT, des résidences et restaurant universitaires, les laboratoires de recherche de l’ENSI-Caen (ex « ISMRa ») et l’UFR des Sciences. En tout, plus de 6000 personnes fréquentent au quotidien ce site de 30 hectares, un campus intégré à  la ville et à  ses transports, ses commerces et ses services. La nouvelle bibliothèque universitaire des sciences a été imaginée avec l’arrivée de l’UFR des Sciences sur le campus 2 (plan Université 2000) et répond à  une démarche d’aménagement urbain. Cette idée fut ensuite intégrée dans le contrat de plan Etat Région 1994-1999. Le budget de cette construction s’élève à  plus de 116 millions de francs. Le Ministère de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie et le Rectorat de l’Académie de Caen ont assuré la maîtrise d’ouvrage des études et des travaux, sous la conduite de la Direction Départementale de l’Equipement (DDE). Le District de l’agglomération caennaise et le Conseil général du Calvados ont cofinancé le projet. L’Etat a donc financé plus de 80% du projet et la Région environ 20%. Le personnel de la bibliothèque universitaire des Sciences a été largement associé à  la conception du projet. Après avoir recensé l’ensemble des atouts et déficiences du bâtiment du campus « historique », il a œuvré pour une bibliothèque à  la pointe du progrès, en établissant un cahier des charges fonctionnel et technique. Le projet devait répondre aux dernières normes de confort d’usage, de sécurité et de protection de la santé La nouvelle bibliothèque se présente sous la forme d’un parallélépipède sur une surface de 2800 m², formant une diagonale avec le bâtiment des Sciences 1er cycle et celui des 2e et 3e cycles, à  proximité des deux amphithéâtres du campus et des bâtiments de la cité universitaire Edmond Bacot. De l’intérieur, cette forme géométrique offre aux usagers des points de vues différents. Les façades vitrées sont habillées à  partir du 1er niveau d’une trame en bois, laissant passer la lumière du jour pour un éclairage modéré et naturel. Seul le rez-de-chaussée est visible de l’extérieur, tamisé néanmoins par des stores en toile blanche et une plantation de bambous. Un jardin fait face à  l’entrée de la bibliothèque. Un sas ouvert 30 minutes avant le bâtiment permet aux usagers d’attendre dans les meilleures conditions de confort possible (cafeteria). Le bâtiment se répartit sur cinq niveaux : Le rez-de-jardin -totalement réservé au personnel- est dédié au magasin dont la température est maintenue à  18°, et à  des espaces fonctionnels (local courrier, quai de livraison, locaux techniques, local de tri, infirmerie, douches...). Au rez-de-chaussée, l’entrée et l’accueil du public se déroulent par paliers jusqu’à  une banque de prêt, après laquelle s’étend la salle de lecture des 1er et 2e cycles, la salle de culture générale et le service de recherche documentaire.

Le premier niveau se présente sous la forme d’une mezzanine, avec 9 salles pour le travail en groupe et 8 bureaux pour le personnel. Le deuxième niveau est consacré à  la salle de lecture 3e cycle-recherche et à  la documentation de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). 4 bureaux sont installés à  proximité des usagers (service des périodiques, PEB et recherche documentaire).

Le troisième niveau regroupe une salle de formation, 5 salles de travail en groupe et 36 espaces de travail individuel équipés de 12 PC, ainsi qu’un vaste espace pour le travail interne. La bibliothèque a été pensée de façon à  créer des espaces diversifiés en terme d’ambiance et avec des vues différentes sur l’environnement extérieur. Chacun doit pouvoir y trouver sa place et s’y sentir bien : de l’étudiant en 1er cycle qui réalise un travail en groupe au chercheur installé durant de longues heures et qui a besoin de varier son cadre de travail. La plus grande innovation du projet : un bâtiment flexible pour faciliter le développement durable de la bibliothèque au fil du temps... L’infrastructure et les locaux ont été créés dans l’optique de pouvoir les faire évoluer à  moindre coà»t et sans réelles contraintes techniques, en fonction des besoins des usagers. Les dalles des sols sont amovibles (plancher technique) ainsi que les cloisons. Les sanitaires (lavabos, WC) sont amovibles et ré-installables aisément dans tout autre espace de la bibliothèque L’évacuation des eaux usées s’effectue sous vide par les parois, ce qui permet une économie d’eau notoire (80%) par rapport aux installations sanitaires classiques. Pour le câblage, des connectiques ont été développées pour permettre de capter l’information et de la transmettre sur une seule boucle. L’équipement a été prévu pour des besoins étendus : 10 % des tables est équipé de prises informatiques et électriques au rez-de-chaussée et 100% au deuxième niveau. Un groupe électrogène et des onduleurs garantissent le fonctionnement des équipements en cas de panne. Le parc informatique à  usage du public est constitué de 55 PC et 13 terminaux légers, et de 2 imprimantes en réseau. Le chauffage est assuré par panneaux radiants électriques en plafond. Les matériaux ont une grande capacité de recyclage en déconstruction. Le bâtiment a été réalisé dans un esprit de confort d’usage optimal et en association avec des professionnels du handicap. L’abaissement du rez-de-chaussée supprime toute rampe d’accès. Un guidage au sol - de l’entrée à  la banque de prêt- est prévu pour les malvoyants et les personnes à  mobilité réduite. Une information en braille est présente dans les ascenseurs, de même que sous les clenches des portes. Un éclairage en lumière naturelle et deux niveaux de rampe assurent la sécurité des personnes dans les escaliers ; des garde-corps en verre opacifié contre le vertige et des rampes sur-élévées pour la sécurité sont agencées sur les passerelles des mezzanines. Il s’est agit de prendre en compte également certains « handicaps invisibles » en particulier le vertige et la claustrophobie. Vidéo-surveillance, système anti-intrusion et contrôle d’accès complètent l’équipement. Le chantier de construction, dit « chantier vert » c’est-à -dire à  faibles nuisances, a été organisé pour protéger autant que possible l’environnement durant le temps de construction : les déchets ont fait l’objet d’un tri et d’un traitement spéciaux, un « pédiluve » nettoyait les pneus des camions qui ressortaient du chantier. Enfin, les entreprises ont été choisies après avoir répondu à  un questionnaire approfondi des techniques, de l’organisation et des conditions de réalisation, de façon à  ne pas se fier uniquement à  l’aspect financier de l’appel d’offres mais aussi à  prendre en compte les lois, normes et règlements en vigueur en matière de construction immobilière. L’ensemble du projet a été monté en comparaison avec d’autres opérations de constructions de bibliothèques universitaires de même importance ; la notion de « mieux disant » s’est substituée à  celle, plus habituelle, de « moins disant ». Les offres anormalement basses ont été éliminées, de façon à  éviter au maximum le risque de faillites en cours de chantier. Aucune n’a été regrettée.

Aujourd’hui, la BU a atteint sa vitesse de croisière ; son attractivité a permis l’intégration la bibliothèque de UFR STAPS et des collections de l’ENSI-Caen. Elle dessert environ 2000 personnes par jour et rend également service aux étudiants de médecine et de pharmacie.

Annie Hélot, conservateur, chef de section

NB : Un dossier plus complet sur le confort d’usage peut être fourni aux collègues qui le souhaiteraient.

Horaires d’ouverture de la BU sciences : lundi de 10 h à  19 h. du mardi au vendredi de 9 h à  19 h. samedi de 9 h à  12 h.

Voir le site Internet de l’Université de Caen Basse-Normandie : http://www.unicaen.fr à  la rubrique « Documentation »

SALON DU LIVRE DE CAEN 2006 L’AVENTURE HUMAINE - L’ENGAGEMENT

Dans le cadre du salon du livre de Caen l’aventure humaine -l’engagement, le groupe ABF, Normandie proposait une rencontre au Café Mancel le dimanche matin sur le thème l’atelier d’écriture : quel engagement personnel avec pour invités un médiateur du livre, un participant à  des ateliers d’écriture et un écrivain, autour d’un modérateur, Gilles Moreau. Ambiance détendue autour d’un café croissant : une trentaine de personnes y ont participé.

En ouverture, Norbert Kompaoré rend compte de son vécu en qualité de participant à  un atelier d’écriture de l’Asti (Association de Solidarité avec les travailleurs Immigrés) où 12 personnes de nationalités différentes se lancent dans l’écriture. Témoignage vibrant d’interpénétration d’expériences, d’idées, de pensées où chaque personne, s’est exprimée selon ses moyens, son parcours de vie . Découverte de soi, reconnaissance dans le regard d’autrui, c’est dans ce contexte que Norbert Kompaoré a senti « l’appel à  s’engager dans l’écriture ».

Deuxième témoignage, l’engagement de Thierry Poré dans ses fonctions de médiateur du livre à  la bibliothèque de Rouen. Il se définit comme le lien, le passeur entre la bibliothèque, les quartiers, les publics. Il crée les conditions du projet par un travail de communication, de relations, de logistique. Présent en amont, pendant et après, il assure le bon déroulement de l’activité et partage volontiers l’expérience d’écriture. Ces ateliers s’inscrivent dans une démarche de politique culturelle qui consiste au même titre que l’offre des bibliothèques de quartiers, à  aller à  la rencontre des publics.

Elisabeth Coquart, écrivain se dit tout d’abord engagée dans l’écriture et c’est seulement de temps en temps qu’elle anime des ateliers d’écriture. Son point de vue est qu’il ne faut pas mener beaucoup d’ateliers d’écriture pour vivre pleinement chaque expérience. Chaque atelier est une aventure où chacun doit trouver sa place depuis celui qui organise en passant par chacun des participants y compris l’auteur. C’est aussi beaucoup de travail à  la maison pour une appropriation des écrits. Elisabeth Coquart souligne combien il est important de se sentir soutenu, de partager l’expérience qui se déroule avec la personne qui organise.

Enfin, tous les trois ont conclu leur intervention en disant combien il était nécessaire que l’atelier se termine par une « production », quelle que soit sa nature : publication, lecture à  voix haute, exposition...

Pour finir, la discussion s’engage avec le public. Echanges d’expériences, confrontation d’opinions à  la dimension de l’engagement personnel que représentent ces initiatives d’écriture. Christiane Le Bossé Directrice Communauté d’agglomération Caen La Mer Bibliothèque d’Hérouville Saint-Clair

VOYAGE EN FINLANDE BIBLIOTHEQUES FINLANDAISES (KIRJASTOS)

Voyage d’études ABF 16 au 22 mai 2006

Nous avons été accueillis en Finlande par Kristina Virtanen, chargée des relations internationales des Bibliothèques finlandaises. Toutes les visites et les explications techniques ont été faites en anglais, mais nous avons été à  plusieurs reprises accueillis par des bibliothécaires parlant le français.

Durant le séjour, nous avons visité 10 bibliothèques (Bibliothèque Nationale, Bibliothèque du Parlement, Bibliothèques universitaires, Bibliothèques publiques), 1 bus internet, rencontré une romancière finnoise, Kristina Haataja et visité le Centre culturel du Kalevala, le recueil historique de la culture finlandaise.

Notre séjour s’est principalement déroulé à  Helsinki, mais également dans deux autres villes : Tempere, ville industrielle de 120 000 habitants à  180 km au nord et Porvoo, ville historique de 45 000 habitants à  l’est.

Le groupe ABF était constitué de 22 personnes, principalement des bibliothécaires de Normandie, plus 5 collègues de Limoges, Roubaix et Chartres.

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L’impression générale laissée par les bibliothèques est celle d’une grande ouverture sur les demandes du public. On est là -bas très proche de la notion de service public : tous les services sont gratuits, les horaires d’ouverture sont extrêmement larges, l’accueil réservé à  chacun (étrangers, handicapés, toutes tranches d’âge, tous types de demandes) n’est jamais restrictif. Il est courant que les bibliothèques prêtent des lunettes, des cannes, des poussettes.

L’accès aux nouvelles technologies et à  internet est roi et disponible dans toutes les bibliothèques (en revanche, il y a peu de cybercafés en ville). Les espaces de lecture des journaux sont confortables et les abonnements aux revues très importants en nombre et en variété de titres. Chaque bibliothèque possède sa cafetaria, et est un lieu de rendez-vous habituel pour les citoyens. Beaucoup de bibliothèques possèdent une artothèque.

Les fonds de livres et de disques sont importants en volume moins dans leur variété (plusieurs exemplaires d’un même titre sont proposés). La production nationale est tout même limitée par le nombre d’habitants et le peu de maisons d’édition (2 grandes et quelques plus petites). Les traductions d’auteurs étrangers sont soumises aux mêmes contraintes, par contre on trouve beaucoup d’ouvrages en langues étrangères, notamment en anglais que beaucoup de finnois parlent couramment et en suédois qui est la seconde langue officielle du pays (parlée par 6% de la population). La production enfantine est assez décevante également. Les collections de vidéos et de dvd assez restreintes. En réalité on se rend assez rapidement compte que l’essentiel de l’information passe par internet.

Les bibliothèques sont nombreuses et bien réparties sur le territoire (centres, périphéries, campagnes). Des bibliobus sillonnent tout le pays. La fréquentation du public est très importante : 1 finnois sur 2 fréquente une bibliothèque.

L’architecture des bibliothèques modernes (moins de 30 ans) est en général très esthétique et fonctionnelle. Le mobilier est beau et de très belle qualité (même dans les lieux où il a été réalisé par les Services techniques de la ville...). Les éclairages sont intégrés dans les rayonnages. Dans les lieux plus anciens (Université d’Helsinki, Bibliothèque Nationale, les restaurations sont adaptées, le mobilier ancien mis en valeur, les apports modernes bien intégrés, les peintures murales d’origine respectées. Le choix des couleurs, hier comme aujourd’hui, est en général assez osé, mais raffiné.

Le fonctionnement est très centralisé : catalogage et catalogue commun à  toutes les bibliothèques. Chaque bibliothèque ou chaque ville gère tout de même ses acquisitions. Les tâches de prêt et de retour sont automatisées dans toutes le bibliothèques visitées. A Helsinki (600 000 habitants) on peut rendre ses documents partout dans la ville dans la bibliothèque de son choix.

Le personnel est nombreux et disponible. Peu de personnes dans les bureaux en raison de la centralisation des tâches administratives et de l’orientation très « service au public » des structures. Beaucoup de formations sont mises en place notamment en direction des nouvelles technologies et il y a en permanence une assistance du personnel pour les recherches aussi bien matérielles que virtuelles.

Dans les bibliothèques de lecture publique, le bémol à  apporter concerne les collections de livres (cf ci-dessus) et leur présentation matérielle, ainsi que les espaces pour les enfants en général qui sont plutôt austères : présentation sur la tranche, même pour les albums et les cd, romans non côtés, collections un peu anciennes, livres assez mal rangés. La démarche du public n’est visiblement pas la même qu’ici : on ne vient pas avec une demande très précise, si on veut faire une recherche documentaire on la fait sur internet ou on demande l’assistance des bibliothécaires

Les bibliothèques spécialisées (Universités, Parlement, Bibliothèque Nationale) ont pour caractéristique d’être souvent polyvalentes ouvertes à  tous, ou de côtoyer une bibliothèque publique - Bibliothèques Helsingfors (Bibliothèque Nationale et Universitaire) à  Helsinki, - Korona sur le campus de Viikii - Bibliothèque juridique du parlement ouverte à  tous le citoyens.

Les Bibliothèques d’Helsinki

Un réseau de 60 bibliothèques et 6 bibliobus pour 900 000 habitants dans l’agglomération. 900 personnes employées. 20 000 000 de prêts de documents. 4 000 000 de visites virtuelles. 450 000 inscrits actifs. Acquisitions et catalogage et consultation centralisés (réseau HelMet).

Bibliothèques visitées :

* Library 10 : bibliothèque musicale : prêt de cd, de partitions, d’instruments de musique, 40 postes multimedia à  disposition avec logiciels de composition, graveurs et assistance technique de discothécaires « très branchés ». La Library 10 est situé dans la Poste Centrale d’Helsinki. * Rikhardinkatu Library : « la » bibliothèque centrale d’Helsinki : bâtiments anciens réaménagés et restaurés. La première bibliothèque publique de Finlande. Une très importante Artothèque qui fonctionne sous forme associative. Les artistes agréés déposent leurs œuvres qui peuvent être louées ou vendues. Au bout d’une année les œuvres n’ayant pas été empruntées sont rendues à  leur auteur. * Vikki Library et Helsinki University Science Library Vikki : un exemple de 2 bibliothèques dans un même bâtiment ultra moderne le « Korona » qui associe une bibliothèque publique, une bibliothèque universitaire scientifique vétérinaire et agronomique, le tout dans parc naturel protégé.

* La Bibliothèque Nationale : Centralisation des ressources documentaires de la Finlande. Dépôt légal, etc...

* La Bibliothèque du Parlement : l’occasion de se pencher un peu sur le fonctionnement des institutions finlandaise dont on fête le centenaire cette année.

* Espoo City Library : une bibliothèque située dans un Centre commercial de la périphérie d’Helsinki : très fréquentée et pourtant parfaitement calme (techniques d’isolation irréprochables, car la bibliothèque surplombe les galeries marchandes), possède sa cafetaria et son petit jardin japonais) et une artothèque.

Les Bibliothèques de Tampere

* Tampere City Library : Une architecture étonnante qui a pourtant plus de 20 ans. Le dessin du bâtiment représente une perdrix (moi j’ai plutôt pensé à  un vaisseau spatial). De très beaux espaces, des escaliers et des terrasses qui s’ouvrent naturellement les uns sur les autres. Un espace enfants avec un petit théâtre. Une très grande convivialité dans un lieu plutôt grand qui sait rester intime.

* Netti Nysse : le bus internet de Tempere : les bibliothèques de la ville proposent toutes de nombreux accès internet, le bus dessert les quartiers les plus éloignés et la campagne environnante. Il peut accueillir une dizaine de personnes en formation.

* Sampola Library : Située dans un quartier périphérique de Tempere : une dimension proche de la bibliothèque d’Hérouville ou même de Granville en termes de public desservi et de dimension au sol. A retenir les chiffres de fréquentation : 400 000 visiteurs/an dont 800 à  1400 par jour à  la bibliothèque et 220 à  l’espace internet. Les prêts ne sont « que » de 1000 par jour ce qui donne bien une image des pratiques très différentes des Finnois par rapport à  celles des Français. Dans cette bibliothèque 14 personnes travaillent dont 4 à  l’espace internet. L’espace enfants était presque aussi attrayant que chez nous (avec tout de même en prime un petit théâtre ambulant sous forme de maison modulable vraiment réussi)

Non prévu au programme : nous sommes rentrés dans une très belle salle de lecture des journaux, pleine de monde, au bord du fleuve, en la prenant pour un café...

Porvoo City Library : Un très beau fonds ancien maritime avec de superbes maquettes de bateaux. La ville est d’ailleurs une ville historique avec tout un quartier de maisons en bois au bord du fleuve.

Rencontre d’auteur

Rencontre le dimanche matin avec Kristina Haataja, romancière finnoise parlant très bien le français qui nous a parlé de son roman (encore non complètement traduit, nous avions pu lire des extraits) et surtout de la mentalité insulaire et lacustre de habitants, de l’hiver et de l’été si bref qui a façonné les caractères calmes et réservés des finnois. Elle a évoqué également cette langue à  part qui ne connaît ni masculin, ni féminin, ce qui a sans doute permis aux femmes de Finlande d’être les premières au monde à  obtenir le droit de vote (juste en même temps que les hommes, la question d’une différence ne s’étant même pas posée).

Présentation du Kalevala

Le Kalevala est constitué de récits et de légendes de la tradition orale, collectés au 19e siècle. C’est une sorte de mémoire collective de la Finlande qui a connu beaucoup d’interprétations notamment chantées.

En conclusion

Ce qui est intéressant pour des bibliothécaires français, c’est d’une part de se pencher sur la notion d’accueil et de service public sans doute beaucoup moins « culturelle » et pédagogique qu’en France et de l’autre de se trouver projeté dans des bibliothèques qui ont déjà  effectué leur mutation vers les nouvelles technologies.

La gestion des ressources bibliographiques est rationalisée et mise en commun. Le personnel ne se disperse pas à  refaire des tâches déjà  réalisées par d’autres ou qui peuvent être faites par des automates (prêts, retours)

Le public est accueilli comme il le souhaite : dans des lieux confortables, où on lui permet de venir flâner, lire, manger en famille, en un mot faire ce qu’il désire sans but précis. Les Finnois ont intégré depuis longtemps que les bibliothèques leur appartenaient et en contre partie ils respectent beaucoup les lieux, la tranquillité des autres usagers, les collections, le personnel. On relève peu d’incivilités.

En ce qui concerne les pratiques liées à  internet, on peut également dire que la Finlande a une bonne longueur d’avance sur nous : l’usage technique est maîtrisé par la plupart des gens. Tout a été fait depuis déjà  plusieurs années pour informer et former le public. On se pose, en Finlande assez peu de questions sur les droits d’auteur, par exemple. Le monde virtuel appartient à  tous et à  chacun de venir y chercher ce dont il a besoin.

CONGRES ABF PARIS JUIN 2006 Impressions de Maryline Larret. BM Condorcet Montivilliers (76)

« Ma première participation au congrès de l’ABF était un évènement important pour moi, encore plus, à  l’occasion de son centenaire et du thème pertinent « Demain, la bibliothèque ». Les ateliers et les sessions, parfaitement organisés, m’ont permis de faire le bilan des actions menées par la bibliothèque de Montivilliers et, de réfléchir à  leur évolution pour valoriser son rôle de ressources documentaires pour tous les publics. Autres points intéressants : la découverte des expériences des bibliothèques de Finlande et de Colombie, l’exposition et l’accueil du groupe à  la BNF, l’échange avec des collègues d’autres régions et pays, la possibilité de rencontrer les fournisseurs d’une manière conviviale. Bref, ce furent trois jours vécus comme une bouffée d’oxygène et un sentiment fort d’appartenance à  une grande famille ! »

Impressions de Patricia Dajezack, Assistante qualifiée du patrimoine, Médiathèque de Granville (50)

Je remercie le groupe ABF-Normandie de m’avoir invitée à  ce congrès du centenaire

• Trois mots restent imprimés dans ma tête pour fixer ce congrès, mon premier congrès de l’ABF : Lisibilité - Mixité - Accessibilité

Lisibilité : de la bibliothèque dans le quotidien de tous, quotidien physique dans la ville et immatériel au quotidien à  la maison via Internet

Mixité : des publics, des collections, des supports d’accès à  la connaissance, des formes de lecture

Accessibilité : accueil de tous les publics. Les technologies, les avancées techniques abaissent les barrières d’accès autres que financières. Il y a peut-être avec les écrans, les nouvelles technologies légères, une ouverture sur des publics que l’on cherche à  capter depuis longtemps. Bien sà»r on pense aux personnes en situation de handicap mais aussi à  celles qui n’osent franchir la porte du temple du savoir, à  celles qui sont familières des écrans....accès de chez soi ou accès direct à  la bibliothèque

• Cela fait 20 ans que je travaille en bibliothèque avec le même désir, les mêmes objectifs : comment je peux faire entrevoir à  ceux qui n’y pensent même pas qu’il y a un champ des possibles immense accessible ? C’est un travail sans cesse remis en chantier. Ce sont toujours les mêmes missions seul les supports et les moyens changent, des barrières physiques tombent, d’autres arrivent moins pérennes que les précédentes. Nous restons des passeurs, nous avons de plus en plus de moyens variés pour le faire, la nécessité de nous adapter aux nouveaux modes d’accès. Les usagers ne s’adaptent plus à  la bibliothèque, c’est nous qui devons nous adapter aux usagers maintenant

• Digression ultime sur le lieu, la bibliothèque hybride : On y trouve les fonds patrimoniaux, peut-être des livres, c’est un endroit très confortable, très ouvert avec des zones d’accueil adaptées aux différentes attentes des publics. Consultation sur place avec des outils variés, le téléchargement remplace le prêt. Si les bibliothécaires progressent dans leur utilisation des outils numériques ils restent empreints du plaisir du partage, de l’aide, du souci de la pédagogie, de susciter l’envie, de répondre aux attentes immédiates ou non-formulées du public.

• Le congrès lieu d’interrogation et de débat sur notre métier est aussi l’occasion d’une intellectualisation de nos ressentis

LA VIE DANS NOS BIBLIOTHEQUES

BDP SEINE MARITIME

1946-2006 La Bibliothèque départementale de Seine-Maritime fête les 60 ans de la lecture publique dans le département.

Après la bibliothèque circulante créée en Seine-Inférieure dès 1921 sur initiative du Préfet, c’est par l’arrêté du Ministère de l’Education Nationale du 5 juin 1946 que la Bibliothèque Centrale de Prêt (B.C.P.) de Seine-Inférieure est créée. D’autres départements suivront.

Pour élargir l’accès de la lecture à  l’ensemble de la population, c’est le Ministère de la Culture qui prend le relais en 1975.

Puis, en 1986, avec la décentralisation les Bibliothèques Centrales de Prêt sont placées sous la conduite des départements. Elles deviennent, en 1992, les Bibliothèques Départementales de Prêt (B.D.P.). Le partenariat avec les communes s’étend.

Les missions de lecture publique sont alors portées par le Conseil Général qui en 1996 votera un plan de développement. Des aides conséquentes permettent donc aux communes de créer des bibliothèques de proximité et les services de la Bibliothèque départementale se diversifient auprès des villes et des villages.

En 2006, plus de 200 communes ont leur bibliothèque. Un réseau de 800 personnes salariées ou bénévoles - selon la taille de la commune - gère et anime ces équipements.

La Bibliothèque départementale de Seine-Maritime en 2006, c’est :

-  1 site central de 1.300 m²

-  300.000 documents (livres, disques compacts, CDRom) dont 200.000 tournent dans les bibliothèques des communes qui disposent en moyenne de 1.000 documents prêtés et renouvelés régulièrement 3 fois par an avec 4 bibliobus

-  20.000 acquisitions nouvelles chaque année dont 2.000 disques compacts

-  1 équipe de 25 personnes sous l’impulsion de Françoise NAVARRO, la directrice

-  les 2/3 du personnel sont itinérants pour remplir leur mission auprès des 200 bibliothèques

-  une proposition d’expertise auprès des élus des communes ou des intercommunalités,

-  une offre de formations, de prêts d’expositions, de conseils et assistance technique auprès du réseau des bibliothèques

-  une sélection annuelle d’ouvrages pour la jeunesse, aide à  l’acquisition des ouvrages dans les bibliothèques

-  un Centre de Ressources de Documentation et d’Information (CRDI)

La Bibliothèque départementale de Seine-Maritime est

une bibliothèque

au service des bibliothèques

Ce 60ème anniversaire, le 20ème pour le Département, est fêté aussi pour permettre aux bibliothécaires du réseau de se rassembler dans la convivialité.

Cinq balades littéraires sont organisées mettant en valeur des auteurs normands et des lieux phares

-  des balades littéraires (2) : intervenant : « Association pages et paysages » / Marie-Odile Lainé Textes de Guy de Maupassant Site : Etretat et ses valleuses Dates : le lundi 29 mai le lundi 26 juin

- des lectures promenades (2) : intervenant : Compagnie Catherine Delattres Textes de Victor Hugo Site : Villequier et Vallée de Seine Dates : le lundi 12 juin le lundi 26 juin

-  une randonnée Conte et Lectures : intervenant : Reynald Flory Textes de Guy de Maupassant Site : Miromesnil et ses environs Date : le lundi 19 juin.

Trois visites de la Bibliothèque départementale burlesques et littéraires par la Compagnie Treatralala, le jeudi 15 juin à  10 h 00, 13 h 30 et 16 h 15.

Une journée anniversaire conclura cette année festive le vendredi 6 octobre 2006 à  l’Hôtel du Département de 14 h 00 à  17 h 00 en présence de Michel MELOT, Conservateur Général qui traitera de « la bibliothèque, un lieu de liens ».

Michel MELOT, après avoir écrit « la Sagesse du bibliothécaire » vient de publier « LIVRE ». (Ed. L’œil neuf )

Une bibliothèque en milieu rural, c’est :

-  une offre de connaissance, de découvertes et de plaisir

-  un service de proximité pour tous les publics : du petit enfant à  la personne âgée

-  un lieu de rencontres entre les générations

-  un moyen de prévention et de lutte contre l’illettrisme et l’échec scolaire

-  un lieu de convivialité.