Cette année, la balade proposée par le groupe Lorraine de l’ABF se déroulait sur le site du Vent des forêts, « centre d’art à ciel ouvert ». L’Association Vent des forêts œuvre depuis 20 ans en Meuse à proximité de Saint Mihiel sur 6 villages et rassemble 450 bénévoles. Plus de 100 œuvres d’artistes plasticiens, venus en résidence chez l’habitant et travaillant conjointement avec les artisans locaux (chaudronnier, ébéniste, etc) sont à découvrir sur 45 km de sentiers balisés répartis sur 7 circuits.
Faisant fi d’une météo « peu clémente », 13 marcheurs (10 adultes et 3 enfants) ont cheminé sur le « circuit du gros Charmes » à l’écoute de Florence Grappin responsable de l’éducation artistique et culturelle sur le site. Cette randonnée de 10 km permet d’observer une quarantaine d’œuvres disséminées dans la forêt et dans les champs.
Quelques œuvres emblématiques de ce circuit :
Peuple migrateur de Katerina Kudelova (2007)
Entrelacs 2 de François Génot (2005), Mikado pour géant et symbole de la tempête de 1999
Table de pique-nique, à l'ombre du Gros Charme
Hannibal de Marina LeGall (2016), mammouth mâle de 4 m de haut en tuiles émaillées.
Cette sculpture d'Amandine Guruceaga se situait dans une forêt privée dont les arbres ont été abattus. Visible en avril, elle n'existe plus (cuivre, acier, laiton). Elle sera peut-être réimplantée dans un nouvel environnement.
Solstice et Systole d'Alain Domagala (2009)
Certaines des œuvres présentées sont ancrées dans le passé ou l’actualité de la Meuse comme Tranchée d’Alexandra Engelfriet (2013) (22 tonnes d’argile brute modelées avec les poings et les genoux par l’artiste) ou encore Laboratoire II de Jean-Louis Hurlin (2005) qui a choisi d’enfouir des « lettres d’amour et d’affection » en contre-point au site d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure.
Les œuvres d’Erik Nussbicker ont été particulièrement appréciées par les enfants comme Tourelle d’y Voir (ci-contre) et le Jardin des méditations (rebaptisé « crânes sonores »)
Le Vent des forêts est un site en constante évolution : de nouvelles œuvres sont dévoilées chaque année en juin, et la nature se charge de transformer les œuvres déjà présentes.
Six autres circuits (durée : 1 à 4h) restent à découvrir. Un plan très détaillés est distribué aux visiteurs à l’entrée de la Maison du Vent des forêts à Fresnes-au-Mont. Une application mobile avec géolocalisation dispense des informations sur l’ensemble des œuvres et la nature environnante. De nombreux outils de médiation sont mis en place pour faciliter le cheminement des 30 000 visiteurs annuels. Ainsi, le balisage des chemins et le cartel sont constamment réévalués.
Nous avons eu la chance de bénéficier d’une médiatrice, et nous remercions Florence Grappin qui a répondu avec professionnalisme et beaucoup de bonne humeur à nos nombreuses questions.
Evelyne DUMONT
Photographies : Agnès GIUNTINI